Les rayons du
soleil qui arrivent depuis la petite fenêtre (que bien sûr la magie
dissimule des regards extérieurs) ne la réveille pas. Non elle
entend beaucoup de bruits à l’extérieur, décide d’observer
discrètement ce qui s’y passe, et voit autour de sa maison une
multitude d’enfants et de parents qui courent de tous les côtés,
regardent sa maison et les autres bâtiments. Les gamins sont peureux
devant un dragon posé sur un rocher, admiratifs devant un homme qui
étire son cou jusqu’au ciel, et viennent toucher les gâteaux
devant chez elle ce qui semble déclencher dans sa porte
l’indignation du visage de la vieille femme. Curieuse de tout cela
elle sort de sa maison en faisant attention à ce que personne ne la
remarque. Il y a énormément de gens qui se promènent dans les
allées, tous rient et sont heureux, ils rentrent dans les diverses
bâtisses et en ressortent bien des minutes après encore plus
souriants. Et tous les personnages hier immobiles sont maintenant
animés de quelques mouvements et prononcent des phrases de manière
répétitive. Décidant de continuer sa visite en suivant le flux des
visiteurs elle arrive devant une façade ornée de grandes fleurs et
d’un grand portail. Après un chemin un peu bizarre elle passe une
porte plus petite et des gens l’invitent à s’asseoir dans un
drôle de banc suspendu au plafond et qui avance tout seul au milieu
d’autres sièges identiques. C’est en arrivant devant la première
scène où des fées dansent au milieu d’une forêt très fleurie
qu’elle comprend où elle se trouve : c’est un manège, elle
est dans un parc d’attractions ! Les yeux pleins d’étoiles
elle sort de là en comprenant pourquoi tout le monde y sourit. Ce
qu’elle souhaite maintenant c’est trouver d’où provient
l’énergie magique et comprendre sa présence dans un lieu créé
par l’homme. Un bout de papier traîne au sol, elle le ramasse et
voit que c’est un plan, sur lequel est tracé en grandes lettres
calligraphiées un nom : Efteling. Voilà comment s’appelle ce
parc. C’est à ce moment-là qu’elle sent à la puissante magie
réapparaitre, elle fonce dans la direction d’où elle provient,
forcément personne dans les visiteurs ne ressent cette force. Au
bout d’une allée, dans un bâtiment ressemblant à un hall de gare
elle voit une silhouette lui faisant un signe de la main, c’est lui
qui dégage toute cette magie. Elle court plus vite encore pour
rejoindre cet homme qui vient de se placer derrière un large poteau.
Toute heureuse elle arrive à la station et s’apprête à
contourner la colonne pour rencontrer celui qui pourra certainement
l’aider.
Mais la déception
est grande, derrière le poteau il n’y a plus personne. La
puissance magique s’est estompée juste à son arrivée dans la
station qui se révèle être un restaurant. Epuisée par cette
course, la sorcière s’assoit sur une chaise. Elle est déçue de
l’avoir raté de si peu, il veut certainement jouer avec elle mais
il va découvrir qu’elle est tenace et continuera ses recherches
jusqu’à ce qu’elle puisse le rencontrer.
Pendant plusieurs
jours elle parcourt ainsi les allées, les places, les attractions.
Elle cherche dans les moindres recoins, elle s’amuse énormément
mais pas de traces de l’être fabuleux qu’elle recherche. A force
elle connait Efteling sur le bout des doigts, ainsi que les êtres
mécaniques qui le peuple et elle se dit que si elle veut des
renseignements ils sont à même de les lui donner. En plus user de
sa magie fera certainement sortir l’autre sorcier de sa cachette.
Le soir même quand tous les visiteurs sont partis elle décide de
réveiller en premier celui qui parle le plus et semble connaitre
beaucoup de choses : l’Arbre du Bois des Contes. Ce dernier,
tout heureux de pouvoir enfin s’exprimer librement essaie de
l’aider du mieux qu’il peut mais fixé au sol comme il est il ne
sait finalement pas tout du parc et peut juste lui rapporter ce dont
les visiteurs parlent devant lui. Il lui conseille donc de donner vie
au Loup puisque ce dernier apparait plusieurs fois à Efteling. Elle
s’empresse d’aller discuter avec celui devant la maison de la
chèvre mais une fois vivant son côté bête et méchant prend le
dessus et il ne trouve rien de mieux à faire que de profiter de la
situation pour croquer un chevreau. Malheureusement pour lui les
petites chèvres sont encore des statues et il se casse toutes les
dents sur la petite tête blanche. Dépitée elle remet le loup à sa
place et part revoir l‘Arbre. Ce dernier lui conseille de voir
Monsieur Long-Cou qui doit sûrement savoir où dénicher ce qu’elle
recherche, l’ayant peut-être vu grâce à la hauteur qu’il peut
prendre. Elle réveille donc ce drôle d’être extensible mais il
ne se souvient pas avoir vu une personne de ce genre. Tout n’est
pas perdu, il lui dit qu’avec l’aide de ses pouvoirs il pourrait
monter plus haut qu’à l’habitude et sûrement le trouver. Elle
lance donc le sort et son cou s’allonge, s’allonge, s’allonge
jusqu’à dépasser le plus haut des arbres du parc. La sorcière,
obligée d’hurler pour qu’il l’entende, lui demande alors s’il
voit quelqu’un utilisant de la magie, mais Long-Cou s’excuse
auprès d’elle de ne rien repérer de ce genre. Après avoir
redonné un cou convenable à l’automate elle retourner encore vers
l’Arbre qui pense que le fakir pourra l’aider. Il sait voler sur
son tapis et faire fleurir les tulipes grâce à sa musique, il doit
donc s’y connaitre en sorcellerie. Cependant comme les autres
personnages il ne sait pas d’où vient la magie qu’elle
recherche. Sentant en lui une certaine tristesse elle l’interroge
sur ce qui le préoccupe et le fakir lui avoue que son pays lui
manque. Pour le consoler la sorcière décide de l’amener faire un
tour dans une attraction où une barque les promène dans un
véritable univers des Milles et une Nuits. Tout heureux le fakir
profite de la balade merveilleuse dans un palais du Moyen-Orient,
puis revenu à son propre palais il joue de sa flûte avec une telle
conviction qu’il fait fleurir les tulipes rouges et les tulipes
jaunes simultanément, ce qu’il n’avait jamais réussi à faire
auparavant. La sorcière, pas plus avancée dans sa quête et
éreintée par sa soirée décide d’aller se coucher dans sa
maisonnette ...
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