Troisième et dernière partie du conte La Sorcière d'Efteling, écrite par Sylvain. Son livre est toujours disponible ! :)
Le lendemain,
entendant depuis son lit les visiteurs parler d’un automate qui ne
se comporte pas comme habituellement elle pense soudain que l’Arbre
des Contes est toujours « vivant ». Elle se lève d’un
bond, se prépare le plus rapidement possible et court au pied de
l’Arbre. Effectivement ce dernier raconte des histoires comme à
son habitude mais en plus il se permet de parler directement aux
enfants. Pour l’instant les parents pensent simplement que le parc
teste une version plus évoluée de l’automate forestier mais elle
sait que très vite ils s’interrogeront réellement et risquent de
causer des problèmes. Profitant d’un moment où il n’y a plus de
visiteurs dans le coin elle s’apprête à rendre son immobilité à
l’arbre mais ce dernier lui confie alors avoir entendu parler
d’une forte magie dans un autre endroit du parc. Une lourde
malédiction pèse sur une villa blanche, il lui dit donc d’aller y
jeter un œil. Après avoir lancé son sort elle décide de suivre le
conseil de l’Arbre et va voir la demeure qu’elle avait déjà
repérée. Elle se souvient y être rentrée durant le premier jour
mais n’avait rien repéré de réellement magique. Peut-être que
la force ne se manifeste pas à cause des visiteurs ? La
sorcière choisit alors de se cacher dans la maison et d’attendre
de voir ce qu’il se passera quand tout le monde aura quitté le
parc. Une fois la nuit tombée et la maison vide elle repère un
automate représentant un vieil homme et décide de le réveiller.
Aussitôt le personnage prend vie mais pas uniquement puisqu’il se
retrouve baignée d’une lueur fantomatique. Une voix résonne alors
et parle à la sorcière en lui disant qu’il est le véritable
esprit d’Hugo van den Loonsche Duynen. Il était le chef d’une
bande de voleurs qui chevauchaient des boucs et terrorisaient les
campagnes environnantes. Mais après avoir volé et saccagé une
abbaye il fut maudit par une mystérieuse dame blanche et depuis erre
dans le monde attendant un être à la conscience aussi pure qu’un
nouveau né qui le délivrera. Soudain elle sent une grande puissance
magique pénétrer la Villa et prendre forme sous les traits d’une
grande silhouette lumineuse. C’est l’esprit de la dame blanche
qui interdit à la sorcière de venir en aide à Hugo. Aucune magie
ne peut briser sa malédiction hormis l’être pure qui pourra lui
accorder le pardon. La sorcière se sait plus puissante que la dame
blanche qui n’est donc pas l’être qu’elle recherche mais ne
veut pas malgré tout d’un affrontement. Elle lui explique alors
que le destin du vieux bandit n’est pas dans ses préoccupations et
lui demande si elle connait une force magique plus grande que la
sienne et qui apparait ici. La dame blanche se mets alors à rire
bruyamment pour se moquer de la sorcière. Elle se trouve sur le
domaine de la personne qu’elle cherche depuis bien des jours mais
elle n’a pas encore réussi à deviner qui il est ? Pourtant
elle a déjà du le voir et même le croiser de très près dans le
parc. Il en est le héros, le plus apprécié des petits visiteurs,
mais aussi sans que ces derniers ne le sachent l’essence même
d’Efteling qui lui donne tout son aspect magique. Surprise de la
réaction de l’être lumineux la sorcière ne voit pourtant pas de
qui il s’agit. La dame blanche se calme alors et lui conseille de
rentrer dans sa maisonnette. D’ici peu elle aura une visite
particulière qui devrait répondre à toutes ses questions.
Méfiante mais ne
sachant que faire d’autre elle quitte donc Hugo et son tourmenteur
pour rentrer chez elle et attendre son visiteur. Couchée dans son
lit elle regarde les heures passées sans que personne n’arrive.
Quand soudain les aiguilles se figent. Elle sent alors une magie
d’une puissance gigantesque se rapprocher d’elle puis entend
frapper à la porte. Elle se lève, va ouvrir et découvre sur son
palier…Pardoes la mascotte du parc. Avec son costume de velours
rouge et bleu, son visage figé dans un grand sourire et ses grands
yeux qui la fixent. Elle se dit alors qu’il ne peut pas être celui
qu’elle attend. Mais dans un éclair aveuglant la silhouette change
soudain. Le costume est toujours identique mais le corps est plus
fin. Le visage est celui d’un véritable être humain mais il
dégage toujours une expression très amicale. Ebahie, elle ne bouge
pas et ne peut s’empêcher de le fixer avec de grands yeux quand il
rentre dans sa maison et s’installe à sa table. Puis il fait
apparaitre un somptueux repas avec une énorme oie rôtie, plusieurs
plats de pancakes et de grosses boules de chocolats. La sorcière ose
enfin s’asseoir en face de lui et commence à l’écouter. Il lui
raconte qu’elle ne donnait pas vie aux automates du parc, c’est
lui qui s’incarnait en eux pour lui parler, cela l’a bien amusé
d’ailleurs. Il dit être l’essence même d’Efteling, il a
insufflé les idées pour les différentes attractions et tout ce qui
s’y trouve dans l’esprit des hommes, pour créer un lieu magique
dans lequel l’imagination des enfants se développerait. Il
explique encore avoir caché sa présence parce qu’il ne
connaissait pas les intentions de la sorcière, mais après
l’attention qu’elle a porté au fakir il l’a jugé digne de
recevoir son aide…et il sait ce qu’elle veut. La sorcière est
surprise qu’il lise ainsi en elle, comme dans un livre ouvert et
qu’il trouve une solution qu’elle ne connait pas elle-même. Il
lui dit alors qu’il sait ce qu’elle ressent, elle se sent
étrangère dans ce monde où peu d’êtres magiques habitent. Et
donc il lui propose de l’amener dans un autre monde où la magie
est omniprésente. Il fait alors apparaitre sur la table un livre
gigantesque à la couverture faite d’écorces brunes et dont les
pages sont dorées. C’est le livre de tous les contes de fées,
toutes les histoires connues et inconnues des hommes s’y trouvent.
Et Pardoes peut en faire un portail pour l’y envoyer, pour qu’elle
puisse vivre au milieu d’êtres qui lui ressemblent. Elle grimace
alors, elle connait suffisamment de contes pour savoir que les
sorcières y ont toujours le rôle de méchante. Le magicien
s’empresse alors de lui rappeler que de ce livre toutes les
histoires ne sont pas connues, et beaucoup des contes inconnues ont
des héros que la morale humaine peut juger trop vite comme des êtres
mauvais. Dans ce monde ils sont grandement respectés. Elle réfléchit
alors, c’est vrai que vivre dans un monde où elle n’aura pas
besoin de cacher tous ses pouvoirs et où elle pourra les utiliser
ouvertement est ce dont elle a toujours rêvé. Elle accepte donc la
proposition de Pardoes, range rapidement ses affaires dans son sac
sans oublier sa télévision bien sûr (il ne doit sûrement pas en
avoir dans le monde des contes) et se mets en place en attendant que
le magicien lance son sort. Pardoes commence alors à marmonner puis
élève de plus en plus la voix en récitant un formule en latin
jusqu’à finir par la hurler. Elle ne peut s’empêcher de se
boucher les oreilles et de fermer les yeux et soudain elle disparait.
Pardoes se retrouve seul dans la maison de pain d’épices, il
ramasse le livre et le feuillette jusqu’au sommaire. Des lettres
apparaissent d’une belle écriture pour inscrire le titre d’un
nouveau conte : « La Voyante de l’Autre Monde ».
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